Interview de Christelle Dallerac, naturopathe du réseau Medoucine
Christelle Dallerac, thérapeute du réseau Medoucine basée à Clisson en Loire-Atlantique, partage son expérience en tant que naturopathe depuis 20 ans ainsi que son cheminement.
Découvrez la vidéo :
En résumé...
Bonjour Christelle 😊, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Je suis naturopathe depuis 20 ans. Après des études paramédicales et le cumul de soucis de santé, je me suis tournée vers les médecines douces pour répondre à certaines de mes problématiques. Et cet accompagnement a été une vraie révélation dans la suite que je souhaitais donner à ma carrière professionnelle.
J’ai fait une formation de naturopathe sur 3 ans, puis j’ai continué à me perfectionner en micronutrition, en phytothérapie et en psycho émotionnelle. J’ai eu l’occasion tout au long de ma carrière d’écrire un livre sur le surpoids émotionnel, de blogger pour Lilou Macé quelques temps, de faire du consulting pour Santé Magazine et de donner des cours pour des naturopathes ou futurs naturopathes, endossant le rôle de conférencière pour la Fondation Pileje. Je continue aujourd'hui la majeure partie de ces interventions.
J’ai eu la chance de sortir de ma zone de confort en allant voyager pendant 2 ans dont 10 mois en Asie tout en travaillant en digital nomad. La pandémie nous a ramené en France où de nouvelles aventures ont commencées.
D’où vient cette envie de vous former en tant que praticien ?
J'ai toujours eu cette envie de soutenir les gens qui rencontraient des passages de vie difficiles. Essayer de les aider à trouver en eux des ressources physiques et émotionnelles pour dépasser leurs troubles.
J'aime l'idée que les médecines alternatives cherchent à identifier et à traiter les causes profondes de la maladie en considérant le corps et l'esprit comme une seule unité.
Combien de RDV avez-vous environ par mois ?
40
Une fois votre formation validée, comment effectuez-vous vos premiers pas en tant que thérapeute ?
Au départ, je ne savais pas comment démarrer. Pour me faire connaître, je n'avais pas cette conscience d'utiliser, comme je le fais maintenant, les réseaux sociaux.
Ca a été un peu compliqué, je n'avais pas de soutien et ne savais pas vers qui me tourner, où déposer mes flyers ou comment organiser les choses.
Cela a demandé un peu de temps et quelques rencontres pour commencer à organiser cette communication. D'autant plus qu'entre temps, j'ai déménagé à Nantes et il a fallu tout recommencer car personne ne me connaissait et ne connaissait aussi la pratique pour l'époque.
Les débuts n'ont pas été simples et c'est pour ça que j'encourage souvent à ne pas désespérer, il y a des choses à mettre en place et ça fonctionne. Au début, lorsqu'on décroche notre diplôme, on est pleins de bonne volonté mais on ne nous a pas forcément armés sur comment communiquer pour faire savoir que nous sommes là et que nous avons de belles choses à proposer.
Concrètement, quelles ont été les premières actions que vous avez mises en place pour vous faire connaître ?
Mes premières actions ont été par le biais d'Internet.
J'avais déjà organisé auprès des magasins bio des petites conférences sur différentes thématiques selon les saisons, où les gens découvraient ce qu'était la naturopathie. Le but était que l'on puisse échanger ensemble pour qu'ils sachent qui je suis, comment je travaille. C'est important car cela rassure les gens d'avoir un lien.
Ensuite j'ai beaucoup utilisé les réseaux sociaux : Facebook, YouTube. Les réseaux sociaux sont importants car on touche beaucoup de monde par ce biais. Toujours partager une information, quelle qu'elle soit, mais une information qui nous tient à cœur, c'est aussi montrer qui l'on est. Cela va plaire à des gens qui vont avoir envie de nous connaître.
J'ai également mis en place des newsletters pour récupérer des adresses email de personnes qui avaient montré un intérêt lors de conférences ou lors de séances. Avoir une newsletter permet d'informer les gens sur différentes thématiques pour entretenir cette notion de lien.
Est-ce que vous avez une stratégie définie sur les réseaux sociaux ?
Oui, c'est hyper important.
J'avais une amie journaliste qui m'avais dit : "Lorsque tu veux te faire connaître, il faut que tu aies un plan. Si ce n'est pas quelque chose que tu peux dupliquer et refaire très régulièrement, il n'y aura pas de retombées." Personnellement j'ai un plan : toutes les semaines je partage deux articles sur les réseaux sociaux : soit sur les kilos émotionnels, soit orientés sur la naturopathie, que ce soit sur l'alimentation de saison, ou comment on préserve son immunité.
Il y a toujours ce besoin d'avoir un calendrier avec des dates précises. Il faut toujours avoir un peu d'avance dans les articles pour ne pas avoir de stress et se retrouver confronté à l'absence d'idées. Pour cela, je garde toujours un petit carnet de notes près de moi. Dès qu'une idée nous traversent, il faut la noter si elle pourrait être intéressante à explorer, autrement cela sort de la tête.
Egalement, partager ce qui nous tient à cœur est important car les gens ont besoin de savoir à qui ils ont affaire, quels sont nos engagements, d'avoir confiance et envie de faire un bout de chemin avec nous. Cela a aussi l'avantage de montrer le but de notre métier : être attentionné aux gens. Il s'agit d'un engagement que l'on a pris l'accompagnement, cela veut dire qu'on a des outils, qu'on s'est formés à certaines techniques pour pouvoir aider la personne pour qui son train physiquement, émotionnellement est sorti des rails.
Enfin, montrer notre engagement permet aux personnes d'être rassurées et de se sentir écoutées.
Avez-vous d'autres activités en dehors de celle de naturopathe ?
J'écris et je fais des vidéos que je publie notamment sur ma chaîne YouTube. Je ne donne jamais de solution dans une vidéo ou dans un article car je pense qu'il faut prendre en compte la problématique dans sa globalité. Ces vidéos et ces articles sont là pour amener les gens à réfléchir sur des thématiques. Ce sont des moments que j'aime partager avec le grand public pour faire réfléchir, s'interroger, se positionner. Il s'agit d'une belle opportunité pour donner des outils et des astuces que les personnes peuvent mettre en place dans leur quotidien et apprendre à mieux se connaître.
J'ai également en parallèle de ma chaîne YouTube, mon blog où il y a un mix entre les articles écrits et les vidéos, ainsi qu'une page Facebook. Ayant voyagé pendant 2 ans dont 10 mois en Asie, j'ai trouvé cela intéressant de pouvoir partager du contenu qui ferait voyager les gens. C'était important pour moi de sortir de cette zone de confort car au bout de 20 ans de naturopathie j'avais besoin de me confronter à d'autres cultures, apprendre d'autres choses, avoir un regard neuf. Cela m'a permis d'aller chercher d'autres compétences car je ne connaissais pas cette culture et de découvrir d'autres outils que je pourrais rapporter lors de mon retour en France.
Vous avez établi plusieurs collaborations, comme c'est le cas par exemple avec Santé Magazine. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Dans le cas de Santé Magazine, c'est une opportunité qui est venue à moi via le contact de quelqu'un qui a fait le relais. Ils réalisent des articles sur des sujets divers et ont besoin de différents regards et j'ai eu la chance d'être sollicitée pour apporter mon regard de naturopathe.
Je suis également intervenue pour Biocontact, Consom'Action.
Autant dans le cadre de Santé Magazine, ce sont eux qui sont venus vers moi, autant pour Biocontact ou Consom'Action ou d'autres entités, c'est souvent moi qui ai pris le temps de faire des propositions de thématiques, qui ont été validées, retenues puis publiées.
Pour les naturopathes, il y a aussi le magazine Hippocrate où l'on peut mettre, tout en respectant leur charte, d'éventuels articles et cela permet aussi de se faire connaître.
Pour ce contenu que vous avez écrit, avez-vous fait une formation ?
Non je n'ai pas fait de formation dans le cadre de l'écriture d'article, malgré le fait que cela peut être intéressant parfois.
On peut avoir besoin d'un soutien lorsqu'on ne s'y connaît pas. Si je me suis lancée, c'est aussi parce que j'ai eu le soutien de mon mari qui est dans l'informatique et d'autres personnes qui étaient dans ce domaine pour me guider.
J'ai en revanche suivi une formation pour le montage vidéo, cela peut être bien d'avoir un accompagnement. Je ne suis pas sûre que toute seule, je me serais lancée aussi facilement, surtout dans la vidéo.
Comment voyez-vous et vivez-vous la solitude de l'entrepreneur ? Quels conseils pourriez-vous donner à un praticien qui ressent ce sentiment ?
Le moment où j'ai le plus vécu la solitude de l'entrepreneur était au début de ma carrière, il y a 20 ans. Il n'y avait pas de réseau, il n'y avait pas d'échange. Quand on était diplômé et qu'on sortait de l'école, on se débrouillait tout en gardant contact avec quelques amis de la formation et c'est tout.
Ensuite j'ai eu la chance d'enseigner dans différents endroits et de me rendre compte que c'est intéressant de pouvoir partager, se soutenir, et d'échanger sur des cas pratiques.
On se rend compte aussi que la solidarité d'être dans l'échange permet aussi de ne pas se sentir isolé, de toujours pouvoir progresser, et aussi de s'informer des nouvelles données scientifiques.
Je trouve que moralement c'est hyper important de faire partie d'un réseau et ce n'est pas pour autant qu'individuellement cela nous annule. Pour moi, c'est tout le contraire. Lorsque je partage avec les autres, je me sens en équilibre.
C'est pour cela aussi que je n'hésite pas à donner des cours dans des écoles proches de mon cabinet. On pourrait dire : "Ce n'est pas logique, tu formes des gens alors que tu sais qu'après ils vont s'installer dans ton secteur" mais pour moi il n'y a pas de concurrence. Plus on se rassemble, plus on peut partager, plus on grandit en tant que professionnel et cela n'empêche pas qu'on mène individuellement notre activité. Je suis convaincue que c'est tout à fait compatible. .
Au vu de la situation actuelle de Covid, comment avez-vous adapté votre activité ?
Lorsque le premier confinement a été annoncé, j'étais en Thaïlande. La visio et la téléconsultation étaient ainsi des choses que j'avais déjà mises en place. Je voyageais tout en travaillant et continuais à suivre par visio des personnes que j'accompagnait en présentiel en France, ainsi que des gens que je n'avais jamais vus en Suisse, en Belgique ou en Floride.
Au vu des outils que j'avais déjà installés, ce confinement a plutôt été l'opportunité d'une réflexion plutôt qu'un changement dans ma façon de travailler. J'ai continué à prendre rendez-vous et intervenir auprès d'écoles avec ce système de visio. J'ai été amenée d'une part à réfléchir, sur mon positionnement, les choses que je pouvais encore améliorer, et d'autre part à me dire qu'actuellement il est encore plus important de travailler la bienveillance, la solidarité et la tolérance.
Je pense que c'est tout à fait faisable d'accompagner de cette manière en fonction de la pratique, qu'il s'agisse d'une première consultation ou en suivi, si on a développé des outils, des questionnaires. Même si l'on est en présentiel, la visio peut être un outil intéressant à mettre en place car les gens s'y adaptent très bien. D'ailleurs, certaines personnes que je consultais en présentiel ont découvert les séances par Zoom et préfèrent désormais, selon le suivi, continuer via Zoom.
L'adaptation est géniale quelque part car en tant que thérapeute, nous avons aussi besoin de continuer à bouger. On ne peut pas demander aux gens de changer leur alimentation, leur façon de penser, de se remettre en cause si nous ne voulons pas le faire. Le Covid constitue une opportunité de nous repositionner et continuer à nous faire cheminer.
Enfin, ce n'est pas parce qu'on est dans une période creuse, qu'il faut s'arrêter à ce moment là, il faut au contraire vite réagir et continuer à avancer.
Continuez-vous à vous former ? Quelle formation faites-vous en parallèle ?
Oui, je continue à me former au travers d'une formation en phytothérapie, en libération psycho émotionnelle, biodanza, et en symbolique alimentaire
Si vous deviez donner quelques conseils, qui vous ont aidée dans votre métier, à des thérapeutes qui sont en difficulté quels seraient-ils ?
De surtout ne pas rester isolé, de faire partie de réseaux, car on échange beaucoup d'information, cela permet de se soutenir et de comprendre ce qu'il se passe pour les uns et les autres.
Je conseillerais également de ne pas hésiter à s'encadrer de personnes qui ont des compétences que nous n'avons pas et qui peuvent nous accompagner dans le développement de notre activité. Par exemple, cela peut être pour apprendre à réaliser des vidéos ou plus généralement sur Internet.
Enfin, je conseillerais d'avoir de la régularité et de ne pas s'éparpiller. Lorsqu'on décide de commencer un projet, il faut savoir pourquoi on fait les choses, qu'est-ce qu'on attend de ce projet que l'on veut mettre en place. Au départ, ce n'est pas toujours facile. Lorsque j'ai lancé ma chaîne YouTube, je n'avais pas beaucoup de vues. A force de régularité, j'ai réussi à faire grandir ce projet. Il faut comprendre que lorsqu'on met quelque chose en place, il faut se donner du temps pour que cela fonctionne. Si on arrête trop vite ou si on part dans différentes directions, c'est là que rien ne rapporte, car on s'est trop étalés et on ne s'est pas donné le temps.
Êtes-vous contente du réseau ? Pourquoi ?
Le fait d'avoir pu intégrer Medoucine comme Naturopathe m'a permis de relancer mes consultations rapidement après avoir quitté le territoire Français pendant plus de 2 ans.
Je sens les consultants plus détendus dès la première visite, ils ont eu le temps de découvrir notre profil, le lieu ou nous consultons. Ces informations les rassurent et les mettent en confiance.
Medoucine a à cœur de valoriser nos pratiques auprès du grand public. La demande de références pour apparaître sur le site Medoucine est pour moi un gage de sérieux et de sécurité pour les consultants.
L'agenda en ligne me fait gagner un temps considérable. La communauté permet d'être en lien avec d'autres professionnels.
Je recommande l'aventure avec Medoucine.
Aviez-vous déjà utilisé un outil / une plateforme tel que Medoucine auparavant ? (Doctolib, therapeute.com...). Si c'est le cas, pourquoi avoir changé pour Medoucine ?
Therapeute.com. Je n'ai pas trouvé qu'il y avait suffisamment de visibilité et d'interactions entre professionnels ou de mise en avant auprès du grand public.
Selon vous, est-il important quand on est praticien d'être dans le réseau Medoucine ? Si oui, pouvez-vous expliquer pourquoi ?
Pour moi, c'est important de faire partie d'une communauté qui fait connaitre nos pratiques et nous permet de créer des alliances thérapeutiques avec d'autres professionnels.
Si vous deviez recommander Medoucine à un praticien qui hésite, que lui diriez-vous ?
Medoucine est un outil pour se faire connaitre rapidement du grand public ou entretenir sa clientèle, faire connaitre son actualité, rassurer les consultants sur nos diplômes et nos compétences.
Les avis sont un atout majeur pour mettre en confiance sur notre professionnalisme.
L'agenda en ligne libère du temps et permet d'adapter notre activité a nos obligations professionnelles et personnelles.
Auriez-vous un dernier conseil à partager ?
Je souhaite dire à ceux qui se lancent de se faire confiance, il y a des moments qui ne sont pas faciles. Je le sais car je l'ai vécu. En revanche, il y a une notion de temps à accepter et de continuer à être en cheminement soi-même pour que cela soit en adéquation avec ce que l'on propose professionnellement.
Merci beaucoup à Christelle pour ce partage d'expérience et ces conseils avisés.
Vous pouvez consulter le profil de Christelle sur Medoucine en cliquant ici.
Nous vous invitons également à retrouver Christelle sur sa page Facebook et sur sa chaîne YouTube.
Enfin, si vous souhaitez en savoir plus sur Medoucine ou si vous avez des questions, n'hésitez pas à remplir ce formulaire.
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